Le plaisir féminin est-il vraiment aussi mystérieux qu’on le prétend ?

Le sexe, le plaisir et particulièrement le plaisir sexuel féminin sont encore des tabous dans nos sociétés du 21ème siècle.
Et oui, il est encore nécessaire de démystifier ce sujet qui concerne pourtant directement la moitié de l’humanité (et indirectement tous les humains passés, présents et futurs).
Alors détricotons les cotes mal taillées, déconstruisons les idées fausses : c’est la raison d’être de Sexponentielle.
Dans ma pratique quotidienne, je constate combien les femmes peinent à dire les mots de leur sexe, de leur plaisir, de leur anatomie, de leurs préférences et pratiques. Elles ne les connaissent pas ou, pire (?) n’osent pas prononcer des mots aussi simples et naturels que « vulve », « vagin », « clitoris », « lèvres » ou « masturbation », « cunilingus », « pénétration », « règles », « ménopause » et j’en passe.
Ça vous étonne ? Alors nous sommes deux !
Mais il en faut plus pour me décourager : c’est tellement simple d’apprendre à parler de « tout ça » avec légèreté, naturel et même élégance. Une seule séance suffit généralement. Ponctuée d’éclats de rire. C’est plutôt joyeux n’est-ce pas ?
Je mesure également la difficulté pour les femmes d’entretenir une relation avec leurs organes génitaux. Les seins ne posent généralement pas de problème : elles les voient, les montrent ou les cachent selon leurs envie, elles les touchent. Mais la vulve, c’est une autre histoire : peu de femmes l’ont déjà vue, peu de femmes osent la toucher, la découvrir, la caresser. Est-ce parce que cette zone est difficile à voir ? Si on compare avec les hommes, la plupart d’entre eux voient, touchent, caressent leur pénis au quotidien et ce depuis l’enfance. Sans honte s’ils ont eu la chance de grandir à l’abri des culpabilisations de tous genres.
Nous pourrions chercher à comprendre les raisons historiques et sociétales qui ont mené les femmes à être aussi mal à l’aise avec leur vulve. Ce sera l’objet d’un autre article. Je me contenterai ici de souligner l’importance du lien. Comme avec une amie qui ne se vexerait de rien : on peut lui parler, lui avouer qu’on a eu honte d’elle, qu’on la trouvait moche, qu’on ne la connaissait pas et qu’elle ne nous semblait pas digne d’intérêt. On peut lui dire en quoi la découvrir, reconnaître ses qualités et son utilité ont changé notre vie (un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout ?). On peut tout lui dire. L’indifférence seule fait des dégâts inutiles…
On me demande souvent pourquoi j’ai fondé Sexponentielle : « A quoi ça sert ? », et même, parfois, j’entends des personnes m’affirmer « Ça ne sert à rien, le plaisir. C’est futile. Tu devrais t’occuper d’un sujet vraiment important »…
Pourtant, quand les mots du sexe seront entrés dans le langage commun, qu’on pourra parler de plaisir avec naturel, sans gêne… le monde ira beaucoup mieux. J’en suis convaincue. C’est pas important ça ?
Vous souhaitez en savoir plus ? Découvrez le live réalisé avec Valérie Claeys sur le sujet – https://www.youtube.com/watch?v=SCXzk-JSZG0